MISE EN SCÈNE |
DIDIER DOUMERGUE
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ASSISTÉ DE |
ERIC LEHEMBRE
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DÉCORS ET COSTUMES |
DOMINIQUE FABUEL
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CRÉATION SONORE |
DOMINIQUE FELLMANN
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LUMIÈRES |
JULIEN GOETZ
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Avec
Véronique Bayer, Fabrice Colombéro,
Guy Didier, Didier Doumergue, Dominique Fabuel, Olivier Goetz, Sophie Guimares-Pinto,
Émilie Hesse, Angèle Ingouf, Éric Lehembre, Évelyne
Moïse, Emmanuel Moreau, Natacha Pawlowski, Pierre Pontiggia, Catherine
Rein, Valérie Petitjean, Antoine Santin, Thomas Scudéri,
Aurélie Surmely, Sarah Vit
Réduisant ce texte magistral et prolifique à 2 heures de spectacle, le Studiolo se concentre sur la stupéfiante parabole de Genet : le monde des vivants n'est séparé de celui des morts que de l'épaisseur d'une feuille de papier et du saut qui la déchire pour se retrouver de l'autre côté du paravent.
Dans l'Au-delà se font entendre les voix étrangement bien timbrées de héros morts. Vous et moi, Mère Courage défendant ses enfants, vieilles enragées, jeunes soldats, propriétaires terriens, prostituées dures à la tâche, voleurs, traîtres, jeune femme laide, communiante pré-pubère, ouvrier agricole, lieutenant amoureux, brave soldat Shweik, femme plus ou moins revue et corrigée, Franz Kafka, notable vertueux...
Ils sont à peine morts et fraîchement parvenus devant nous, envahissant le plateau du théâtre. Sans pudeur, démangés du prurit de se remémorer leur dernier instant, puis l'instant d'avant et celui d'avant encore jusqu'à ce que leur voix se joue dans la musique des sphères et leur apparence fonde dans le regard du spectateur. Tutti convinti, convaincus et gentils, envahis par le désir et le doute, repoussants et aimables.
Chaque destinée filée a rencontré
par malheur ou par hasard le fil de plusieurs autres. Il faut défaire
pour l'éternité la bobine emmêlée. Une mère
pauvre, Lala des Orties, le ventre peuplé de chiens qui refusent
de rejoindre leur tombe lorsque le soleil se lève, est rejetée
par les femmes de bien du village à cause de son fils Saïd,
si pauvre qu'il n'a pu épouser que la femme la plus laide du pays
et de tous les pays alentours, Leïla. Madame des Orties cherche à
parler à sa propre mort dans la rage de savoir. Son vaurien de fils
est accueilli comme un saint roi de carnaval par le village et abattu comme
un lapin par un soldat pour qui la guerre est une raison de vivre. Les
putains deviennent respectueuses en satisfaisant les soldats retour du
front. La guerre est Hénaurme comme une farce de Hans-Wurst. L'Au-delà
ressemble à un champ de bataille calciné. L'équilibre
du plateau est bafoué. Tous les points ont cédé par
où le sable de l'existence s'égoutte, emporté dans
les révoltes, les règlements de compte, les scènes
de ménage. Jean Genet signe là l'une des plus grandes pièces
de théâtre français du XXème siècle,
transgressive et carnavalesque.
Salle
Harlekin Art, Le Ban St Martin
spectacle présenté en décembre 1999
Informations
: 06 83 57 54 05
Attaché de presse-relations publiques : Thomas SCUDÉRI