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nickel, ce qui est nickel, est à l’origine sans couvercle - (Gertrude Stein - Tendres Boutons)

FRAGMENT-NÔ/ LE DIT DU GENGHI

Le Nô est un art théâtral japonais qui atteint son apogée au XIV ème siècle avec Zeami, successeur de Kan-Ami, son père, qui en a stabilisé la forme.

Le Dit du Genghi que présente le Studiolo ne peut être qu’un “Fragment-Nô”, un rêve de Nô déchiré par la certitude implacable que cet art nous est à tout jamais inaccessible. Sauf à le citer quelques secondes dans la fugacité d’un geste ou d’une posture, dans l’usurpation de la dénomination d’une catégorie de personnages, dans l’émotion d’un paradis perdu.
René Sieffert,  traducteur des célèbres traités secrets de Zeami et d’un certain nombre de pièce de Nô, décrit les cinq pièces différentes présentées traditionnellement au cours d’une “journée” de huit à dix heures. Fragment-Nô ne dure au plus que 50 minutes et il n’est composé que d’une seule pièce. Il condense et déplace la matière du Nô selon le principe du langage des rêves.

Il est servi par un SHITE, “celui qui fait, qui agit”, qui est le personnage principal de tout Nô et un WAKI, “celui d’à côté”, personnage secondaire dont la présence est indispensable. Le waki est le spectateur qui rend possible, mieux, qui provoque la venue du shite. Le shite, dans la plupart des cas, n’est rien d’autre, en effet, qu’une vision du waki. Ce dernier est donc le médium entre l’apparition et le public, médium sans lequel rien ne se passerait. Il reste cependant un instrument, sans plus (R. Sieffert).

Le shite interprète toute les catégories de personnage du Nô, depuis le démon jusqu’au fantôme du guerrier mort qui revient évoquer sa défaite, en passant par les célèbres héroïnes, amoureuse, mères, nones, fantômes, visions ou folles douloureuses, errantes sans trouver paix ni repos.


LE GENJI MONOGATARI

On attribue généralement Le Dit du Gengi à Murasaki Shikibu, poétesse et romancière japonaise du début du XI ème siècle. Ce roman de 54 livres et de plus de 1300 pages dans la traduction française de R. Sieffert, a été vraisemblablement composé entre 1005 et 1014. Il narre les aventures amoureuses d’un “Genji”, titre honorifique accordé à un fils ou une fille d’empereur qui ne peut prétendre, pour des raisons complexes, à la succession au trône. Au livre 41, sont évoqués les derniers jours du Genji, et , dans la suprême élégance d’une élision poétique, sa mort n’est pas contée.

Dans le post-scriptum de 1963 aux Nouvelles Orientales, Marguerite Yourcenar écrit que sa nouvelle “Le dernier amour du prince Genghi” a pour but, “sinon de remplir cette lacune, du moins de faire rêver à ce qu’eut été cet épilogue si Murasaki elle-même l’avait composé”.


RYTHME

Le rythme particulier de la journée de Nô traditionnelle est décrite par le principe jo, ha, kyû, “ouverture, développement, finale”.

L’ouverture comporte une pièce dédiée à un grand personnage.
Le développement en comporte trois, à leur tour obéissant au principe jo, ha, kyû, le plus souvent une pièce de guerrier (jo,), une pièce de femme fantomatique (ha,) enfin une pièce de femme folle (kyû). Le finale, une pièce animée où apparaît un démon.

Nous retrouvons approximativement ce mouvement dans “Fragment-Nô” :


REPRÉSENTATIONS
SALLE HARLEKIN ART

Les jeudi, vendredi, samedi, 9,10,11 et 16, 17, 18 mars à 20 h 30 et
dimanche 19 mars à 15 h.
Places limitées (50)
Réservation nécessaire auprès de Thomas Scudéri au 03 87 18 96 99 ou  au 06 83 57 54 05.
 


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